vendredi 29 juin 2007

Compte-rendu de la première réunion

Le Cercle Jean-Jaurès, pour retisser des liens à gauche après les défaites du printemps 2007

Introduction par Jean-Philippe Huelin, Président du Cercle Jean-Jaurès

Présentation du Cercle
Notre cercle entend devenir un espace politique de discussion et de réflexion, ouvert à tous, à gauche et au-delà. Nous devrons savoir ouvrir au maximum ce cercle pour élargir nos réflexions et créer à l’échelle locale un embryon de forum où tous les progressistes puissent se parler.
Nous l’avons placé sous les auspices de Jean Jaurès car il fut le grand rassembleur des socialistes français il y a maintenant plus d’un siècle. Il est pour nous une référence car il a su reconstruire l’idéologie et rechercher l’unité, deux tâches auxquelles il est urgent de s’atteler.
Nous fonctionnerons de façon privilégiée sous la forme de réunion publique thématique avec des invités locaux ou nationaux capables de nous éclairer sur tel ou tel sujet. Le moment venu, un journal interne ou un blog pourront utilement relayer notre existence et nos activités.

Bilan des scrutins du printemps 2007
Avant de lancer la discussion, je vous propose quelques éléments d’analyse :
• Electoralement, la nette défaite de notre candidate au 2nd tour de la présidentielle s’explique par le faible score des gauches au 1er tour alors que la droite avait fait son unité autour de Nicolas Sarkozy.
Le sursaut de la gauche au 2nd tour des législatives ne permet pas pour autant d’éviter une nouvelle défaite qui marque aussi la perte de valeur pour cette élection qui suit immédiatement la présidentielle. L’abstention y a d’ailleurs été plus forte.
• Géographiquement, on peut observer une nouvelle carte électorale pour la droite qui est forte dans le Sud-est, l’Est et le Bassin parisien, c’est-à-dire, la France peuplée et industrieuse. La gauche, elle, confirme sa percée dans l’Ouest et dans les villes-centres mais cette progression ne compense pas les pertes.
• Sociologiquement enfin, les jeunes actifs et les plus de 65 ans ont massivement voté Sarkozy, les jeunes étudiants et les baby-boomers plutôt Royal. Cette dernière augmente le score réalisé par le PS chez les ouvriers avec 20% contre 12% pour Jospin en 2002. Mais cela reste trop faible. L’opposition centre/périphérie recoupe gagnants/perdants de la mondialisation et ce sont les gagnants qui votent plutôt pour la gauche !

La gauche a donc devant elle un énorme combat pour les valeurs de gauche, un combat culturelle au sens de Gramsci, si elle veut retrouver le pouvoir. Ce combat pourrait s’articuler autour de 4 ensembles de thématiques que nous pourrions décliner à notre échelle :
 Lutte contre les présupposés de la mondialisation néolibérale
 Travail, solidarité, mérite
 Identité nationale, internationalisme
 Institutions

Interventions dans la salle

 Marc-Henri Duvernet, militant socialiste, dénonce les mensonges de la campagne de Sarkozy. La gauche doit retrouver le sens des mots et des choses et les expliquer à nos concitoyens. Il y a bien une bataille culturelle à base de mots qu’il faut mener.

 Joseph Desvignes, militant socialiste, revient sur les ouvriers qui ne sont jamais évoqués par les candidats socialistes (Jospin-Royal) alors qu’ils existent toujours ! Les idées de nation et d’autorité ont certes été reprises par notre candidate mais pas assez. D’ailleurs, le vote rural fort pour la droite compte souvent des exclus des villes à cause de la hausse du logement.

 Patrick Viverge, candidat socialiste dans la circonscription de Dole, va dans le même sens. Nous avons été victimes d’une campagne marketing, fondée sur l’affect et non l’intelligence des électeurs. Il y a une inadéquation entre la réalité sociale et les discours. Nous sommes tous victimes de cette communication à coup de slogan.

 Elisabeth Boyer, candidate radicale de gauche dans la circonscription du Haut-Jura, pense que le candidat de droite a mieux su porter la « valeur travail » que la gauche car les 35h ont engendré modération salariale et baisse du niveau de vie des salariés. Si la stigmatisation des RMIstes a été autant favorables au candidat de droite, c’est parce que la peur de la déchéance sociale et du déclassement n’a jamais été aussi forte. Paradoxalement, nous devons comprendre, même si c’est dur à accepter, que le vote Sarkozy est pour beaucoup un vote d’espoir. La gauche n’a pas su faire rêver.

 Sylviane Pernet, candidate communiste dans la circonscription de Lons, met en avant le paradoxe d’une France à droite alors que les attentes sont à gauche. Cette incompréhension entre la gauche et le peuple vient de la déception de l’expérience de la Gauche plurielle de 1997-2002. Nous devons revendiquer les 35h, le travail reste dur, il faut en donner à tous et il faut le revaloriser au niveau de salaires (1500 € brut).

 Patrick Viverge rebondit sur une remarque de Monique Bachellier qui dénonçait l’absence de la gauche du terrain social et syndical, la gauche et le PS en particulier furent absents du terrain local. Il montre aussi que la France n’a pas compris qu’elle était socialement de gauche, qu’elle avait besoin de la gauche pour faire face à ses problèmes.

 Joseph Desvignes ne veut pas qu’on laisse assimiler gauche et vœu de pauvreté. La France a une très forte productivité, c’est le partage de la valeur ajoutée qui est très inégale.

 Elisabeth Boyer dit que la gauche n’a pas été crédible dans les petites entreprises et le commerce. Forte de son expérience dans le Haut-Jura, elle met en avant le rôle excessif des maires et des conseillers généraux sur le vote. Il y a un affaissement de l’idéal républicain au profit d’un système clientéliste.

jeudi 21 juin 2007

Bureau du Cercle


Jean-Philippe Hueln (à gauche) est président du Cercle Jean-Jaurès.
Yves Ayats (à droite) en est le trésorier.